Biographie de 1951 à 1963

1951
1951

Au début de l’année, il enregistre avec André Fraigneau des entretiens radiophoniques et des entretiens sur le cinéma, Entretiens autour du cinématographe. En avril, il est élu président du Syndicat des auteurs et compositeurs de musique. Il effectue un voyage en Italie avec Francine Weisweiller et Edouard Dermit : Rome, la Calabre et la Sicile. En juillet, il commence un nouveau journal, Le Passé défini, à l’instigation d’Edouard Dermit. En août, ce dernier devient son légataire universel. Cocteau a beaucoup peint depuis le début de l’année. Il entreprend une autre pièce, Bacchus. A la fin de juillet, il séjourne à nouveau à Santo Sospir. Dans la seconde quinzaine d’août, il fait une croisière jusqu’aux côtes italiennes à bord du yacht de Francine Weisweiller L’Orphée II. Du 11 au 26 septembre, il est à Paris et à Milly, puis, jusqu’au 30 octobre, à Santo Sospir, où il s’adonne à la peinture, rencontre plusieurs fois Picasso, travaille à Bacchus et prépare le film La Villa Santo Sospir. Le 23 décembre a lieu la première de Bacchus au théâtre Marigny. Dans une « Lettre à Jean Cocteau », que publie Le Figaro littéraire du 29, Mauriac attaque la pièce et accuse son auteur de blasphème. Cocteau réplique le 30, dans France-Soir, par l’article « Je t’accuse ! ». 

1952
1952

En janvier, Cocteau fait une tournée en Allemagne : Hambourg, Düsseldorf, Augsbourg, Munich. Il présente Orphée et La Villa Santo Sospir. A Munich, ouverture d’une exposition de dessins, de peintures et de tapisseries. En février, il arrive à Santo Sospir épuisé. Il voit Colette et Matisse. Il écrit Journal d’un inconnu. A la fin d’avril, il retourne à Paris et à Milly pour préparer la première d’Oedipus rex qui a lieu au théâtre des Champs-Elysées, l’orchestre étant dirigé par Stravinski ; les réactions du public sont mitigées. Du 10 juin au 1er juillet, il effectue un voyage en Grèce avec Francine Weisweiller et Edouard Dermit. Il écrit Le Chiffre sept. En septembre, à Berlin, se tient une exposition d’œuvres graphiques. Il rend visite à Arno Breker. Le Chiffre sept est publié.

1953
1953

Exposition de ses peintures, dessins et tapisseries à la galerie des Ponchettes à Nice. Dans la seconde quinzaine de mars, Cocteau prononce des conférences à Turin, Gênes, Milan et Rome ; Francine Weisweiller et Dermit l’accompagnent. En avril, il est à Cannes pour le Festival ; président du jury, il doit assister à toutes les projections. Appogiatures est publié. Le 9 mai, Cocteau est à Munich pour la création du ballet La Dame à la licorne. Le 27, il est à Rome pour une exposition Picasso. Entre-temps, il séjourne à Milly et Paris. Il retrouve Santo Sospir en juin, passe le mois de juillet en Espagne avec les Weisweiller et Edouard Dermit : Barcelone, Madrid, Tolède, Malaga, Torremolinos, Grenade, Gibraltar. Il assiste à des corridas, rencontre Manolete, Dominguin, découvre le flamenco. En septembre et en octobre, il travaille aux poèmes qui entreront dans Clair-obscur. Il assiste, au théâtre des Champs-Elysées, au concert des Six, pour lequel il a écrit une présentation. Il part à Madrid pour la sortie espagnole du film Orphée. Il y rencontre Dali.

1954
1954

Il passe la première quinzaine de janvier à Milly et à Paris, où il a de nombreux rendez-vous à la radio et au théâtre. Il passe quelques jours à Santo Sospir puis, en février et mars, il est en Autriche, à Kitzbühel, pour une cure de repos. Du 18 mars au 9 avril, il est à Cannes pour le Festival du film, dont il préside le jury. Du 28 avril au 9 mai, il est en Espagne (à Madrid, à Séville), où il assiste à des corridas. De retour à Paris et à Milly, il travaille à La Corrida du 1er mai. Le 10 juin, il est victime d’un infarctus du myocarde. Il est hospitalisé jusqu’au 16 juillet. Il est en convalescence à Santo Sospir, où il peint et corrige les épreuves de Clair-obscur, qui paraîtra à la fin d’octobre. Il s’intéresse aux soucoupes volantes et aux extraterrestres. En novembre, il retourne à Paris et à Milly. Il s’initie aux techniques du pastel.

1955
1955

Le 11 janvier, il est élu à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Candidat à l’Académie française pour la succession de Jérôme Tharaud, il est élu le 3 mars au premier tour de scrutin. La réception a lieu le 20 octobre ; c’est André Maurois qui répond à son discours. Cocteau est à Paris pour l’exposition de ses pastels qui a lieu en février à la galerie Lucien Weill, rue Bonaparte. Puis il fait un séjour à Saint-Moritz avec Francine Weisweiller. En mai a lieu à Rome une exposition de cent quatre-vingts de ses pastels. En été, il séjourne à nouveau à Santo Sospir.

1956
1956

En mars, il est à Bruxelles pour la représentation de La Machine à écrire dans une version inédite, qui sera ensuite donnée à la Comédie-Française. Il commence la décoration de la chapelle Saint-Pierre à Villefranche. En avril, Poèmes 1916-1955 est publié. Le 12 juin, il est reçu docteur honoris causa de l’Université d’Oxford. De retour à Paris, il enregistre Les Entretiens sur le musée de Dresde avec Aragon, qui paraîtront l’année suivante. Puis il séjourne à Santo Sospir jusqu’au début de novembre. Du 27 septembre au 31 octobre a lieu l’exposition Images de Jean Cocteau à la galerie Henri Matarasso à Nice et un album est publié. Cocteau continue la décoration de la chapelle Saint-Pierre et entreprend celle de la salle des mariages de la mairie de Menton. A la fin de novembre, il regagne pour un mois Paris et Milly. Il est de retour à Santo Sospir pour Noël.

1957
1957

La décoration de la chapelle Saint-Pierre est achevée. Il est initié à la poterie à l’atelier Madeline-Jolly de Villefranche. De nouvelles recherches poétiques aboutiront à Paraprosodies. Il assiste avec Picasso à des corridas à Nîmes et à Arles.

1958
1958

Sa sœur Marthe meurt le 13 janvier. A Santo Sospir, il travaille au Testament d’Orphée malgré des difficultés de financement. Paraprosodies précédées de 7 dialogues est publié. Il séjourne à Rome à la mi-avril, à Paris au début de juin, puis à Vienne pour Oedipus rex dirigé par Karajan et à Venise en juillet avec Edouard Dermit et Francine Weisweiller. Il fait un stage dans une verrerie de Murano. En novembre, il est à Paris pour l’ouverture, le 14, à la galerie Lucie Weill d’une exposition de ses poteries. A la fin de décembre, il est de retour à Santo Sospir.

1959
1959

A Nice, au cours des répétitions de La Voix humaine, il est frappé d’une crise d’hémoptysie qui le condamne à une immobilité totale. Il ne peut assister à la représentation du ballet La Dame à la licorne, à l’Opéra, ni à celle de La Voix humaine avec Denise Duval à l’Opéra-Comique. C’est couché qu’il commence à écrire Le Requiem. Poésie critique I est publié ainsi que Gondole des morts. Il est en convalescence à Saint-Moritz. Il retourne à Paris pour la première exposition de peinture d’Edouard Dermit, qui se tient à la galerie Montmorency. A Milly, il entreprend la décoration de la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples, puis il séjourne à Santo Sospir jusqu’au début de juillet. En septembre, il tourne Le Testament d’Orphée aux Baux-de-Provence puis à Nice. Le 4 novembre, il est à Londres pour Oedipus rex dirigé par Stravinski, où il reprend le rôle du Chœur. Puis il décore la chapelle Notre-Dame-de-France. De retour à Milly le 21 novembre, il est pour Noël et à la fin de l’année à Santo Sospir. 

1960
1960

Poésie critique II est publié. Le 10 février, Le Testament d’Orphée est projeté en salle à Paris. Séjour à Saint-Moritz. Le 23 avril a lieu l’inauguration de la chapelle de Milly, suivie, le 6 mai, de celle de Londres. En juin, Cocteau est élu prince des poètes pour succéder à Paul Fort. C’est le début d’attaques et de polémiques qui empoisonneront son été. Le point final sera donné par Aragon qui, dans Les Lettres françaises du 20 octobre, approuve la désignation de Cocteau. En juillet et août, il est en Espagne avec Edouard Dermit, Francine Weisweiller, Carole Weisweiller, sa fille, et Emilienne, la sœur d’Edouard. Le 31 juillet, il assiste à Cordoue à une corrida de Dominguin. Le 3 octobre, à l’Athénée, a lieu la première de Cher menteur, la pièce de Jérôme Killty qu’il a adaptée. Après un passage en Suède, il séjourne à Varsovie où il présente Le Testament d’Orphée. En novembre et décembre, au musée des Beaux-Arts de Nancy, a lieu l’exposition de l’ensemble de son oeuvre graphique. Dans la seconde quinzaine de décembre, il est à Santo Sospir.

1961
1961

En janvier et en février, Jean Delannoy réalise La Princesse de Clèves, dont Cocteau avait écrit un découpage en 1944 ; à la même époque, le poète commence les Innamorati, dessins aux crayons de couleur, et Cérémonial espagnol du phénix suivi de La Partie d’échecs est publié. Le 1er mars, il est élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur. D’avril à mai, il est à Marbella. Il fait six panneaux, peint des galets et écrit Le Cordon ombilical. Du début d’août à la fin de septembre, il effectue un second séjour à Marbella. Le reste de son temps se partage entre Paris, Milly et Santo Sospir. Il travaille au Requiem et, à la fin de l’année rédige une seconde version de L’Impromptu du Palais-Royal. Le 3 décembre, son frère Paul meurt.

1962
1962

Malgré sa mauvaise santé, son activité est intense. En janvier, il passe quelques jours à Munich pour présenter L’Aigle à deux têtes. En mars, il suit les répétitions de L’Impromptu du Palais-Royal, qui sera créé le 1er mai à Tokyo, simultanément à une exposition qui lui est consacrée. A la fin du mois,  Requiem est publié. De juin à septembre, il réside à Santo Sospir, décore le théâtre en plein air de Cap-d’Ail. Le 16 août, il assiste à une corrida à Fréjus avec les Picasso. En septembre, il est à Metz : il fait douze vitraux et crée les décors et les costumes pour Pelléas et Mélisande, qui sera repris à Barcelone en février 1963. Enfin, la première semaine d’octobre,  il est à Vevey pour enregistrer Histoire du soldat avec Markevitch. La fin de l’année se partage entre Milly et Santo Sospir. Picasso 1916-1961 est publié avec vingt-quatre lithographies du peintre.

1963
1963

Il est à Paris et à Milly en janvier et février. Il reçoit la visite d’Arno Breker, qui sculpte son buste et celui de Jean Marais. Il regagne ensuite Santo Sospir, qu’il va quitter définitivement après une brouille avec Francine Weisweiller. En avril, il enregistre à Milly, pour la télévision, un Portrait souvenir. Le 22, une crise cardiaque plus grave que les précédentes entraîne son hospitalisation. Il passera sa convalescence à Marnes-la-Coquette chez Jean Marais. Il ne peut assister à la représentation de L’Impromptu du Palais-Royal à la Comédie-Française ni, à l’Opéra-Comique, à celle de Pelléas et Mélisande, avec ses décors et ses costumes. Il rentre à Milly le 5 juillet. Le 11 octobre, il meurt une heure après avoir appris la disparition d’Edith Piaf. Embaumé le 12, il est inhumé le 16 à Saint-Blaise-hors-les-Murs, à Milly et, le 24 avril 1964, il sera transféré à l’intérieur de la chapelle.